Pourquoi faire du traditionnel au Penchak Silat ?

Pourquoi faire du traditionnel au Penchak Silat ?

Une question légitime

Voici une question très récurrente. Cette question revient régulièrement dans la bouche des initiés et/ou des élèves au moment d’appréhender notre discipline.

Elle est d’ailleurs, bien souvent, liée au fait que beaucoup font la confusion entre la notion de self défense (avec la recherche de techniques efficaces y compris en y gagnant en gain de temps) et la pratique réelle de l’art martial du Penchak Silat, qui, comme toute discipline, nécessite un apprentissage approfondi de la base.

Nous nous insurgeons donc contre les formules toutes faites ayant pour but d’enseigner à une personne des techniques pour se débarrasser d’un individu et/ou sortir d’une situation en 10 cours, 10 heures ou 10 vidéos.

C’est un non sens sans nom !

Traditionnel = les fondamentaux

A ce propos, par quoi commençons-nous avant de courir ? Et bien, on commence par marcher…

Par quoi, débutons-nous avant de savoir frapper ? Et bien, on commence par l’apprentissage des différentes frappes…

Peut-on séparer un objet de son histoire ? Non…

L’art martial comme toute chose sur cette Terre, se vit. Il se vit à travers l’apprentissage des fondamentaux. On dit souvent que « Rome ne s’est pas faite en un jour ».

Cet adage reste et restera toujours d’actualité dans la mesure où l’apprentissage de l’art est infini et il démarre tout naturellement par le traditionnel…

Un guide pour l’apprentissage

Il est donc inconcevable pour un professeur d’enseigner sans pouvoir démontrer. C’est pourquoi, il est primordial qu’un professeur puisse expliquer ou démontrer l’origine des choses et ce pourquoi, elle a évolué ainsi… à son élève.

Le professeur est un guide pour l’élève, le traditionnel est un guide pour l’art… Le traditionnel permet de donner l’attitude, les principes de déplacements mais aussi de faire le liant pour les générations à venir.

Charles Joussot et le traditionnel

Ne nonobstant aucunement le pragmatisme reconnu de notre maître Charles JOUSSOT sur le sujet de l’utilisation du traditionnel en rue, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore le premier à montrer le chemin en insistant sur le fait de bien apprendre les bases traditionnelles et fondamentales du Penchak Silat.

Pour exemple, on peut citer : le déplacement en triangle, le déplacement en losange, le cobra, le crocodile et l’apprentissage des jurus, pour ne citer que ces éléments…

Il faut savoir que tous ces déplacements sont calqués sur l’observation de l’attitude animale. Elle est censée faire référence aux positions primitives de l’homme donnant une assise non négligeable au Pesilat.

L’ESDA et le traditionnel

A l’Ecole de Silat Défense Adamoise, il est pratiqué un traditionnel utile, pragmatique et circonstancié aux conditions de rue.

Le but étant de donner les bases primordiales de déplacement et de frappe afin de pouvoir utiliser au mieux les techniques de l’école Charles JOUSSOT, qui, au demeurant, restent très techniques et pas toujours simples à appréhender.

Le traditionnel permet également de travailler, en outre, la motricité, la gestion d’environnement et d’espace ainsi que la puissance de nos élèves car le Penchak Silat sollicite à tous les niveaux de notre capacité physique.

La méthode FISFO

Convenons-en sans difficulté, tout système ou art, doit demeurer accessible. La condition à la réussite n’est pas seulement la présence « trop importante ou pas » du traditionnel mais surtout l’assiduité.

La méthode FISFO de Charles JOUSSOT, qui trouve son essence dans l’art martial du Penchak Silat et non dans un multi-système d’art ou de discipline, a sa base martiale et traditionnelle unique.

Le FISFO a, de plus, cette particularité, de rendre accessible pour tous, le Penchak Silat. C’est donc une vraie chance qu’il faut entretenir et on doit cela à l’énergie de Charles JOUSSOT.

Pour conclure

Le travail est le seul salut pour la réussite. En cela, le Penchak Silat exige une parfaite harmonie du corps et de l’esprit. L’une des voies de l’harmonie étant le traditionnel…

Il ne faut donc jamais cesser de répéter que négliger le traditionnel, « c’est faire du vélo sans casque… ».

La chute pourrait être douloureuse…

Deve.M
Instructeur Principal de Penchak Silat de l’Ecole Charles JOUSSOT et de l’ESDA